1929 – Une histoire de crise et de Monnaie Locale
La crise de 1929
Après la crise 1929, alors que l’économie était au plus bas, que le chômage et la pauvreté explosent, des villages et villes sinistrés en Allemagne, Autriche et en Suisse, ont connu un regain d’activité et une reprise de l’économie en seulement quelques mois grâce aux MLC ! Mais elles ont été rapidement interdites…
1930 – 1931
En Allemagne dans le village de Schwanenkirchen. Un ingénieur, M.Hebecker, racheta la mine de charbon abandonnée depuis 2 ans. Les mineurs reprennent le travail mais ils étaient rémunérés en Wära au lieu du Reichsmark.
Les commerçants du village acceptèrent le paiement dans cette monnaie locale.
Pour accélérer la circulation et stimuler l’activité éconmiquele le wära perdait 1% de sa valeur tous les mois (principe de la « fonte »). En pratique, il fallait acheter un timbre à apposer chaque mois sur le billet de wära
Au total, 2,5 millions de personnes l’ont utilisé.
1931 – 1933
En Autriche, c’est dans le village de Wörgl qu’une expérience similaire a eu lieu.
Ville de 4300 habitants, ¼ des actifs était au chômage en raison de la fermeture des usines de la région.
Le maire de la ville M.Unterguggenberger, propose l’impression de « bon de travail ». Ce fut un succès, puisque la ville pu rembourser l’ensemble de ses dettes et lancer de nombreux travaux d’aménagement dans la commune et le taux de chômage avait baissé.
Le film « La monnaie miraculeuse » du réalisateur Urs Egger (2018) retrace cette expérience.
Pourquoi ces MLC ne circulent plus?
Lorsque ces initiatives ont fait du bruit, les autorités de l’époque en ont eu peur. Ils les ont fait interdire en dépit des résultats remarquables et de leur utilité socio-économique.
- Le gouvernement allemand a fait interdire la WARA en 1931
- La Banque central de Vienne a mis fin aux bons de travail de Wörgl, en 1933
Et le WIR?
Enfin en Suisse, c’est un réseau de 16 commerçants dans la région de Bâle qui ont lancé une monnaie locale entre les entreprises du territoire.
Après s’être vu refusé des crédits par les banques, ils décidèrent de créer une monnaie non fondante valable uniquement au sein de leur réseau afin de s’échanger entre eux des biens et services. C’est un système de crédit mutualisé interentreprise (barter).
Petit à petit, ce réseau s’est aussi élargi à la Suisse.
Seule le WIR persiste et a reçu dès 1936 le statut bancaire des autorités suisses.
Aujourd’hui, 60 000 entreprises utilisent le WIR en Suisse, réglant la facture en WIR à hauteur de 30% du montant total pour les transactions inter-entreprises.