Défaillance d’un système alimentaire
Le MERCOSUR est l’accord de libre échange en cours de négociation avec l’Amérique latine. Ce dernier prend beaucoup de place dans les médias. Nous avons voulu en parler autrement, sous un autre regard ! Celui d’un simple charentais qui a à cœur de soutenir le commerce local.
Première réflexion : le MERCOSUR, un bouc émissaire ?
Que nous soyons pour ou contre, n’est il pas un bouc émissaire pour expliquer les difficultés agricoles sur notre territoire ? Gardons en tête cela :
- Election prochaine des syndicats agricoles dont le majorité est la FNSEA qui ne remet absolument pas en cause notre système alimentaire actuel.
- Relations commerciales avec la Chine et la Russie au point mort, et les USA en mode protectionnisme…
- Le gouvernement se positionne contre, pourquoi ? Pour rallier les agriculteurs ? Puisqu’ils étaient favorables en 2019 ? Est ce pour signer l’accord dans quelques mois lorsque l’orage médiatique sera passé ?
Deuxième Réflexion : la loi du marché, même pour les produits de première nécessité ?
Outre le fait que le Mercosur soit un non sens écologique et social comme le CETA voté en 2017 (Comprehensive Economic and Trade Agreement).
-> Souhaitons-nous mettre en concurrence une exploitation agricole française avec un éleveur argentin qui a une ferme de 1000 vaches, qui a le droit d’administrer des antibiotiques, ou d’utiliser du rondup interdit en Europe?
-> Ne serait-ce pas la fin des petites exploitations de proximité qui laisserait la place au rachat des grandes exploitations françaises!
Dans cet article nous avons voulu lister les constats liés à notre système alimentaire défaillant en France et la perte de notre souveraineté depuis déjà quelques années. Nous n’irons pas plus loin sur le sujet du Mercosur volontairement…
Nous considérons que l’alimentation est un besoin vital pour la sécurité et de la stabilité des sociétés. Cependant aujourd’hui notre nourriture doit répondre à la loi de l’offre et de la demande. L’industrialisation, l’uniformisation et l’optimisation des processus de transformation qui font perdre le goût initial, compensé par des édulcorants ou des additifs pour redonner un goût “vendable” . Cela a mené à centraliser nos denrées et à utiliser des produits dangereux pour notre santé environnementale.
En France, nous comptons seulement 4 centrales d’achat contrôlées par 92% du marché alimentaire: Leclerc, Horizon pour Auchan et Casino, Envergure pour Carrefour, Cora, Système U et Intermarché.
Aujourd’hui, 85% des terres agricoles sont mobilisées par l’élevage industriel.
Le système actuel est responsable :
- d’1/3 des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale
- de 80% de la déforestation
- d’un des principaux coupables de l’accaparement et des pollutions des eaux
- et c’est un système vulnérable vis à vis de la dérive climatique, de la raréfaction des ressources et de l’effondrement de la biodiversité
Le système alimentaire est défaillant en termes :
- de santé publique
- de conditions de travail
- d’impacts environnementaux mais également face aux tensions économiques et géopolitiques croissantes.
Pourtant, aujourd’hui, la sécurité alimentaire française est en péril, et le sujet n’est pas pris en compte à la hauteur des enjeux.