La Précarité Alimentaire en France 2/2
La précarité alimentaire en France, c'est quoi ?
Dans ce second article sur la précarité alimentaire, nous aborderons le sujet sous l’angle de la santé environnementale et nous esquisserons des solutions à mettre en action immédiatement !!! Et n’oublions pas qu’une étude montre qu’un ménage sur cinq renonce à acheter des fruits et légumes frais faute de moyens.
La précarité alimentaire et l’impact sur la santé :
La précarité alimentaire a des impacts multiples sur la santé, affectant à la fois le corps et l’esprit. La précarité alimentaire entraîne un déséquilibre nutritionnel avec une consommation accrue d’aliments bon marché, souvent transformés et peu nutritifs mais il existe des difficultés d’accès à une alimentation équilibrée par manque éducation d’habitude de coût ou de temps disponible pour bien manger.
Voici les principaux effets :
1. Malnutrition et carences
- Carences en micronutriments : Manque de vitamines (D, B12), fer, calcium, etc., conduisant à des problèmes de santé comme l’anémie ou une faiblesse immunitaire. En effet, aujourd’hui le diagnostic de ces carences m’est devenu quotidien.
- Excès d’aliments transformés : Les produits peu chers et transformés, riches en sucres, graisses et sel, favorisent des déséquilibres nutritionnels.
- l’industrie utilise des matières premières bon marché et qui se conservent bien car les trajets parcourus par nos aliments sont de plus en plus longs.
- Les industriels de l’alimentation travaillent le goût, la texture et le packaging du produit que nous avons du mal à en limiter la consommation. Quelques fois des associations de consommateurs ont pu mettre en évidence des ajouts d’ingrédients pour diminuer notre vitesse de satiété.
- Depuis la libéralisation du commerce de l’alimentation, les acteurs de l’industrie alimentaire se fournissent la ou la main d’œuvre est la moins chère.
De très nombreuses études montrent que certains aliments comme les noix, ont un impact sur nos fonctions cérébrales. Attention, cela ne fonctionne pas un médicament qui améliore la situation immédiatement. Le changement se fait sur le long terme. En effet, les aliments que nous mangeons tous les jours modifient notre système digestif et notre corps dans sa globalité. Nous appelons cela les changements structurels.
2. Maladies chroniques
- Obésité : Paradoxalement, la précarité alimentaire peut conduire à une prise de poids en raison de la consommation d’aliments riches en calories mais pauvres en nutriments.
- Diabète de type 2 : lié à une alimentation déséquilibrée et à un accès limité à des aliments sains.
- Hypertension et maladies cardiovasculaires : Favorisées par une alimentation riche en sel, gras et sucres rapides.
3. Retard de développement chez les enfants
- Les enfants en situation de précarité alimentaire risquent de souffrir de retard de croissance, de difficultés d’apprentissage, et d’une moindre capacité à se concentrer.
- Le manque d’aliments nutritifs pendant les périodes critiques du développement a des effets durables.
- Notre alimentation durant l’enfance a des conséquences sur nos comportements alimentaires à l’âge adulte. Nous prenons des habitudes qui vont nous accompagner tout au long de notre vie.
4. Affaiblissement du système immunitaire
La malnutrition rend les personnes plus vulnérables aux infections et aux maladies, notamment les jeunes enfants et les personnes âgées.
5. Conséquences psychologiques
- Stress et anxiété : L’insécurité alimentaire est une source constante de stress, ce qui peut aggraver les troubles de santé mentale.
- Dépression : Le sentiment de honte ou de stigmatisation lié au recours à l’aide alimentaire peut exacerber les troubles psychologiques.
- Impact sur la dignité : Le manque d’accès à une alimentation choisie et culturellement adaptée peut affecter l’estime de soi.
- Compulsion alimentaire : par dérèglement de notre sensation de satiété.
- Addiction : Nous savons que la consommation de sucres et de gras activent le circuit de la récompense. C’est le même circuit que l’addiction aux drogues, qui donne une sensation de plaisir (éphémère) qui est dû à la libération de dopamine dans notre cerveau et cela va induire l’envie de recommencer cette sensation de plaisir. La présence de publicité sur la malbouffe est un réel fléau aujourd’hui. Les industriels de l’alimentation ont trouvé le parfait accord entre sucre gras et sel pour que ce soit irrésistible pour nous.
6. Conséquences sur la santé maternelle et infantile
Chez les femmes enceintes, une alimentation insuffisante ou inadéquate peut entraîner des complications, comme un faible poids à la naissance ou des risques accrus pour la santé du bébé.
7. Accès limité aux soins de santé
Les populations en situation de précarité alimentaire manquent souvent de ressources pour consulter des médecins.
8. Risque accru de dépendances
Nous l’avons cité plus avec le circuit de la récompense lors de la consommation de sucre, de gras et de sel. un cercle vicieux s’installe. De part l’insécurité, il est démontré que ces personnes peuvent compenser leur précarité alimentaire par des substances comme l’alcool ou le tabac, aggravant leur état de santé.
9. Cycle intergénérationnel de la pauvreté
La mauvaise santé liée à la précarité alimentaire peut empêcher l’accès à l’éducation ou à l’emploi, prolongeant les inégalités dans les générations suivantes.
10. Impact sur les seniors
Chez les personnes âgées, la précarité alimentaire augmente les risques de fragilité, de chute et de perte d’autonomie.
Ces impacts soulignent la nécessité d’initiatives pour garantir un accès équitable à une alimentation saine et suffisante pour tous. Elle affecte tant la santé physique (malnutrition, carences) que le bien-être global (stress, stigmatisation).
Des solutions ? Des pistes ? Des actions ? Contre la précarité alimentaire.
Voici des approches et des solutions concrètes pour lutter contre la précarité alimentaire. Nous allons structurer cette article en 4 parties distinctes:
- La précarité alimentaire : une urgence à traiter dans sa globalité
- Renforcer les politiques publiques et initiatives pour garantir une alimentation saine et accessible
- Encourager l’éducation alimentaire et la sensibilisation
- Favoriser l’accès équitable à une alimentation de qualité
Voici une proposition d’organisation des arguments sous 4 grands titres :
1. La précarité alimentaire : une urgence à traiter dans sa globalité
L’importance des associations d’aide alimentaire est incontestable (Restos du Cœur, Secours Populaire, banques alimentaires) et leur rôle central face à la précarité croissante. Mais pour qu’elles puissent faire face elles ont besoin
- d’augmenter les financements publics et privés pour soutenir ces structures.
- d’une facilitation de l’accès à l’aide alimentaire via des points de distribution mieux localisés, notamment dans les zones rurales.
- et d’un VRAI PROJET pour une transition de l’aide alimentaire vers un système non stigmatisant, tel qu’une Sécurité Sociale de l’Alimentation (allocation mensuelle dédiée).
2. Renforcer les politiques publiques et initiatives pour garantir une alimentation saine et accessible
Fiscalité et régulation :
- Réductions fiscales pour entreprises cotisant pour leurs salariés ou citoyens participant activement à des initiatives solidaires.
- Régulation de la publicité pour des produits au Nutri-Score faible.
- Taxes sur sucre/gras/sel pour financer des campagnes éducatives et de prévention. Mettre en place des paniers alimentaires spécifiques pour des moments-clés (grossesse, maladies chroniques).
Promouvoir l’agriculture locale et durable :
- Soutenir les petits producteurs via des subventions.
- Développer l’agroécologie pour garantir une alimentation respectueuse de l’environnement.
Cantines scolaires et alimentation collective :
- Proposer des repas gratuits ou à faible coût pour tous les enfants, avec des labels comme Ecocert CAROTTES.
3. Encourager l’éducation alimentaire et la sensibilisation
Initiatives éducatives :
- Ateliers de cuisine communautaires pour apprendre à cuisiner des repas sains à faible coût.
- Cours de cuisine dans les écoles pour transmettre des savoirs « du champ à l’assiette ».
- Accès libre de cuisine équipé de proximité dans les quartiers prioritaires de la ville.
Sensibilisation des populations :
- Former à la nutrition
- Informer sur les aides existantes pour que les personnes concernées sachent où chercher du soutien.
4. Favoriser l’accès équitable à une alimentation de qualité
- Circuits courts et épiceries solidaires :
Développer les circuits courts pour rendre les produits locaux accessibles.
Soutenir les épiceries solidaires réservées aux ménages en difficulté.
- Lutte contre le gaspillage alimentaire :
Encourager les dons alimentaires d’invendus par les supermarchés et restaurants.
- Réduction des inégalités sociales et économiques :
Revaloriser les bas salaires et pensions pour augmenter le budget alimentaire des ménages modestes.
Réduire les charges contraintes (logement, énergie) pour dégager davantage de moyens pour l’alimentation.
Une approche globale et solidaire, associant acteurs publics privés associatifs et citoyens est indispensable pour lutter contre la précarité alimentaire.
Marine Grosset, bénévolement vôtre !



