L’universalité : Troisième pilier de la SSA
Objectif : l'universalité
Nous sommes partie du principe que l’aide alimentaire actuelle n’est pas un droit, c’est une réponse justifiée à l’urgence pour les personnes en situation de précarité mais qui s’est installée dans la durée depuis les années 80 avec la distribution de paniers alimentaires de différentes manières (associations d’aide alimentaire, CCAS,…). La définition de la FAO3 (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), indique bien que l’insécurité alimentaire concerne aussi bien les dimensions quantitatives que qualitatives de l’alimentation.
Il convient désormais d’aller au-delà de ces solutions d’urgence.
En effet, en France l’enquête INCA 3, publiée en 2017, a révélé que plus de 7 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire, avant même les impacts de la crise sanitaire et de l’inflation récente. Ces résultats ont depuis été confirmés par d’autres travaux comme le Baromètre Ipsos/Secours populaire français de 2023 ou une étude récente du Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), qui a notamment documenté l’aggravation de cette situation avec un chiffre estimé à 9 millions de personnes en situation de précarité alimentaire.
Selon une étude Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) : « La proportion de Français ne mangeant pas à leur faim est passée de 12 % à 16 % entre juillet et novembre 2022 » .
La crise sanitaire, les conséquences de la guerre en Ukraine et la spéculation sur les produits agricoles et alimentaires ont aggravé une situation déjà très sérieuse.
Les associations d’aide alimentaire peinent à faire face à cette explosion de la précarité alimentaire et les limites du bénévolat ont été dépassées depuis longtemps. « À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel » .
L’urgence de l’essentiel, c’est de garantir le droit pour tous à une alimentation choisie et saine dans la dignité et non dans l’assistanat. Personne ne se sent « assisté» aujourd’hui, quel que soit son statut social. Lorsqu’on utilise sa carte vitale chez le médecin et parce que tout le monde y a droit : il devrait en être de même pour l’alimentation.
Un droit à l’alimentation pour tous et toutes qui commencerait par un montant mensuel de 100 Bulles allouées à chaque foyer, à dépenser dans des magasins ou producteurs conventionnés.